Description de 6 cas graves d’infection par un Hantavirus à l’Institut Pasteur de la Guyane

Depuis 2008 en Guyane, six cas humains d'infection autochtone par un Hantavirus ont été diagnostiqués par le Centre National de Référence (CNR) des Hantavirus, laboratoire associé à l’Institut Pasteur de la Guyane. Dans les Amériques, ces infections peuvent-être responsables de syndromes cardiopulmonaires sévères, dont la mortalité peut atteindre jusqu’à 60%. En Guyane, deux de ces six patients diagnostiqués ont survécu à l’infection par l’hantavirus Maripa (hantavirus spécifique de la région).

Afin de mieux apprécier les paramètres pouvant être impliqués dans l’évolution clinique favorable ou défavorable des patients infectés (mortalité ou survie du patient), le CNR des Hantavirus à l'IP Guyane en collaboration avec le service de réanimation du Centre Hospitalier de Cayenne (CHAR) et le laboratoire des Interactions Virus-Hôtes a réalisé une étude portant sur la réponse immune (IgM et IgG) induite par l’infection et sur les charges virales observées (nombres de copie du virus) chez ces six patients à l’admission à l’hôpital. L’évolution de ces deux paramètres ont également été suivi chez le dernier patient hospitalisé et non décédé.

A l’admission à l’hôpital les 6 patients infectés présentaient un titre élevé en IgM dirigées contre l’Hantavirus Maripa. Aucune corrélation entre la réponse immune ou la charge virale et l’évolution de la maladie n’a été observée. Le suivi de ces deux paramètres biologiques jusqu’à 46 jours post-maladie chez le cas hospitalisé d’évolution favorable montrait un taux élevé d’IgM à l’admission pour devenir indétectable à 46 jours post-maladie. Inversement, une séroconversion en IgG était observée entre J7 et J12 post-maladie. Le taux d’ARN viral était quant à lui élevé à l’admission et devenu indétectable après 30 jours.

Bien que limité en termes d’effectif, ces travaux apportent de nouvelles informations sur la réponse immune et la charge virale induites suite à l’infection par l’Hantavirus Maripa. Ces travaux doivent maintenant être approfondir pour déterminer le potentiel infectieux du virus détecté à des stades tardifs de la maladie pour mieux comprendre la physiopathologie de cette infection.

Ces résultats viennent d’être publiés en septembre 2018 dans la revue Emerging Infectious Diseases.

Pour en savoir plus : Maripa Virus RNA Load and Antibody Response in Hantavirus Pulmonary Syndrome, French Guiana