Un cas de fièvre jaune détecté en Guyane

Le 21 août 2017, le Centre National de Référence des Arbovirus de l’Institut Pasteur de la Guyane a détecté un cas d’infection par le virus de la fièvre jaune sur le territoire guyanais.

L’infection a été détectée par la sérologie (présence d’anticorps dirigés contre le virus de la fièvre jaune) et en mettant directement en évidence la présence des matériels génomiques du virus dans les prélèvements biologiques de la patiente. L'amplification du virus par culture cellulaire, ainsi que la caractérisation génétique de la souche virale, sont actuellement en cours.

À l’instar de nombreux autres membres du Réseau international des Instituts Pasteur, l’Institut Pasteur de la Guyane joue un rôle essentiel dans la surveillance et l’alerte face au émergences infectieuses. Dirigé par le Dr Dominique Rousset, le Centre National de Référence des arbovirus avait déjà été, en 2015, à l’origine de la confirmation des premiers cas d’infection au virus Zika au Suriname, puis en Guyane.

Selon l’Agence régionale de santé de la Guyane, la patiente décédée le 09 août 2017 à l'hôpital de Cayenne avait des antécédents de séjour en forêt et aurait pu être contaminée dans la zone frontalière de Oiapoque au Brésil.

La vaccination est à ce jour la mesure de prévention la plus efficace contre cette fièvre hémorragique. Une seule injection du vaccin est nécessaire pour garantir une immunité à vie. Pour les enfants ayant été vacciné à un âge compris entre 9 mois et 1 an, il est conseillé de procéder à un rappel du vaccin à l’âge de 10 ans.

Au dernier trimestre de l’année 2017, le taux de couverture vaccinale en Guyane pour la fièvre jaune sera publié. En effet, le Laboratoire d’épidémiologie coordonne depuis mai 2017 une enquête à grande échelle sur les Arboviroses auprès de 2500 habitants dans les 22 communes de Guyane. En Guyane, le dernier cas de fièvre jaune, diagnostiqué par l’Institut Pasteur de la Guyane, remontait à 1998.

Il est à noter que les populations de singes jouent un rôle important de réservoir pour le virus de la fièvre jaune dans les forêts tropicales humides d’Amérique du Sud. D’après une étude conduite par l’Institut Pasteur de la Guyane en 2004, 18% des singes hurleurs ayant fait l’objet de prélèvements en Guyane ont été en contact avec le virus de la fièvre jaune. Depuis quelques années au Brésil, la forte mortalité constatée au niveau des populations de singes a été attribuée à la fièvre jaune.

Maladie virale transmise par le moustique, la fièvre jaune représente une véritable menace pour la santé publique dans la région des Amériques. En particulier, une importante épidémie a touché le Brésil au début de l’année avec près de 800 cas confirmés ou probables obligeant les autorités à déclarer en janvier dernier l’état d’urgence dans le Minas Gerais, état le plus touché par l’épidémie.

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