Nos axes stratégiques de recherche

Abatti

Terrain cultivé sur brûlis

De par son essor démographique, l’intensification des flux migratoires et son développement économique, la Guyane est sujette à de profonds changements dans l'occupation de son territoire, conduisant à de fortes pressions sur les milieux naturels.

L’urbanisation croissante, la conversion de zones forestières en terres agricoles favorisent ainsi le contact direct des hommes avec le milieu forestier et par conséquent avec les vecteurs (d’origine zoonotique et vectorielle) d’agents pathogènes.

Au cours des dernières années, cette situation s’est notamment traduite par :

  • la réémergence chez l’homme de la rage (2008),
  • l’émergence d’un hantavirus à l’origine de plusieurs décès (2008-2009),
  • une modification profonde de l’épidémiologie du paludisme,
  • une hyper-endémicité de la dengue depuis le début des années 2000 avec des épidémies plus fréquentes, plus intenses et plus sévères,
  • l’arrivée récente du chikungunya dans la région, associée à un risque élevé de dissémination du virus dans les Amériques du fait d’une population non immune.

Dans ce contexte épidémiologique, l’Institut Pasteur de la Guyane aborde la recherche de manière intégrée grâce à la complémentarité d’équipes pluridisciplinaires (virologues, entomologistes, parasitologues, médecins, vétérinaire, épidémiologistes...) selon trois axes stratégiques :

  • un axe sur les arboviroses qui sont étudiées suivant une approche vectorielle. L’épidémiologie et la télédétection sont également utilisées.
  • un axe sur la biodiversité des virus et de leurs réservoirs ainsi que sur la compréhension des mécanismes d’émergence et de réémergence qui sont analysés sous des angles génomique, immunologique, protéomique et grâce à la bio informatique.
  • un axe sur le paludisme enfin est abordé suivant une approche vectorielle complétée par des recherches moléculaires sur les résistances du parasite.

L'objectif est de mettre à profit nos résultats pour aider les pouvoirs publics à ajuster, sur la base d’évidences scientifiques, leurs programmes de lutte contre les maladies infectieuses et émergentes.

 

Illustration : Abattis © Institut Pasteur de la Guyane / BdT