La tuberculose est une maladie infectieuse contagieuse due à une mycobactérie (Mycobacterium tuberculosis) qui touche essentiellement les poumons mais peut atteindre tous les organes. Avec plus de 9,9 millions de personnes atteintes dans le monde en 2020, la tuberculose reste un enjeu de santé publique majeur. Il s’agit de la 13ème cause de mortalité toute cause confondue, et de la 2ème cause due à une maladie infectieuse, causant la mort d’environ 1,5 millions de personnes par an selon les données de 2020 de l’OMS. Bien que sa prévalence reste élevée, on note depuis 2015 une diminution de l’incidence de la tuberculose à l’échelle mondiale, de l’ordre d’environ 2% par an. Cette diminution reste cependant bien inférieure aux objectifs de l’OMS dont l’objectif final est de mettre un terme à l’épidémie de tuberculose d’ici à 2030.
En France, la tuberculose est une maladie à déclaration obligatoire. En 2021, 6,4 cas ont été déclarés pour 100 000 habitants contre 6,8 cas pour 100 000 habitants en 2020 selon les données de Santé Publique France. La Guyane reste la région française présentant le taux d’incidence le plus élevé de France, avec 25,5 nouveaux cas pour 100 000 habitants, devant l’Ile-de-France (13,2 cas pour 100 000 habitants), 2ème région la plus touchée.
La situation actuelle de la Guyane s’explique en partie par les importants mouvements de populations depuis les pays frontaliers et la région Caraïbe, par les conditions de vie précaire de certaines communautés ainsi que par la prévalence locale élevée du VIH. Dans ce contexte, la nécessité d’une lutte antituberculeuse structurée et efficace est évidente et comporte obligatoirement des capacités locales de diagnostic biologique adaptées.
Bien que leur incidence soit plus faible, d’autres mycobactéries circulent également en Guyane et sont responsables d’infections chez l’homme. Il s’agit notamment de Mycobacterium leprae, l’agent de la lèpre, et de Mycobacterium ulcerans responsable de l’ulcère de Buruli,. Enfin, des mycobactéries dites « atypiques », présentes dans l’environnement, peuvent également causer diverses infections chroniques pulmonaires, cutanées ou touchant d’autres organes chez des patients immunodéprimés ou présentant des pathologies chroniques. Le laboratoire spécialisé Tuberculose et autres Mycobactéries (LTM) de l’IP Guyane participe activement au diagnostic de ces mycobactérioses.
Pour plus d’informations consultez le dossier thématique de Santé Publique France https://www.santepubliquefrance.fr/maladies-et-traumatismes/maladies-et-infections-respiratoires/tuberculose
Depuis sa création, l’IP Guyane s’est toujours investi dans le diagnostic biologique de la tuberculose en maintenant des infrastructures adéquates, notamment un laboratoire confiné de niveau 3 dédié à l’activité et en ayant le souci de s’adapter à l’évolution des pratiques et des techniques. Il reste à ce jour le seul laboratoire du département à prendre en charge ces diagnostics.
Début 2012, l’ARS de Guyane a souhaité consolider cette position et le partenariat ancien entre l’Institut Pasteur et les acteurs guyanais de la lutte antituberculeuse, en particulier la Croix Rouge Française, opérateur en Guyane de la lutte anti tuberculeuse et les services hospitaliers concernés des hôpitaux de Cayenne, Kourou et Saint Laurent. L’Institut Pasteur a ainsi été désigné comme laboratoire de référence pour le plan national de lutte contre la tuberculose en Guyane [Désignation IPG laboratoire Référence 10 janv 2012 (fichier PDF 557 kB)]. Cette fonction a été renouvelée en 2021.
Les conditions de réalisation des prélèvements pour la recherche de mycobactéries sont disponibles dans le manuel de prélèvement (mis à jour le 19/10/2023).
L’ensemble des analyses proposées par le LBM est disponible dans la section Catalogue des analyses et Informations prescripteurs.