Des chercheurs décrivent la durée de vie du virus Zika dans le sperme des patients en Guyane

Le laboratoire de virologie de l’Institut Pasteur de la Guyane, en collaboration avec le Service de santé des armées, ont mené des recherches démontrant que, pour 58% des patients infectés, le virus Zika est présent dans le sperme pendant une durée allant de 30 à 45 jours maximum après le début des symptômes.

La présence maximale du virus Zika dans le sperme est établie à 188 jours après l’apparition des symptômes. Cette durée a été constatée sur un seul individu.

Ces résultats ont été publiés le 17 août 2017 dans la revue The New England Journal of Medecine.

Pour un tiers des patients, le virus n’a été détecté dans aucun des prélèvements de sperme réalisés, y compris au niveau des prélèvements réalisés pendant les 13 premiers jours après le début des symptômes.

Une association statistiquement significative a été démontrée entre une forte charge virale initiale et la présence prolongée de virus dans le sperme. En revanche, les chercheurs n’ont pas trouvé d’association entre la charge virale sanguine et la charge dans les spermes des patients.

De ce fait, la possibilité de transmission du virus par le biais du sperme constitue une problématique importante.

Les recommandations actuelles du Center for Disease Control and Preventio’ préconisent l’utilisation du préservatif pendant six mois après l’apparition des symptômes.

Cette étude menée en Guyane s’inscrit dans le projet de recherche clinique dénommé ZIFAG (Étude descriptive prospective de la maladie à virus Zika au sein de la communauté de défense des Forces armées en Guyane).

Ce projet vise à prendre en charge les patients infectés et à en assurer le suivi clinique et biologique pendant 1 an. L’objectif est d’améliorer les connaissances sur la transmission vectorielle et sexuelle du virus Zika et de perfectionner le diagnostic biologique, qui sera utile notamment pour le suivi des femmes enceintes.

En savoir plus sur la publication

Kinetics of Zika Viral Load in Semen

N Engl J Med 2017; 377:697-699

August 17, 2017

DOI: 10.1056/NEJMc1612600

Séverine Matheus, Dominique Rousset et Antoine Enfissi, chercheur au laboratoire de virologie de l’Institut Pasteur de la Guyane, ont participé à cette étude.

http://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMc1612600