Réunion scientifique sur la résistance à la deltaméthrine des populations d’Aedes aegypti
"Caractérisation de la résistance à la deltaméthrine des populations d’Aedes aegypti, vecteur de la dengue et du chikungunya, en Guyane" vendredi 03 juillet, 14h30 à la bibliothèque se l'Institut par Johana RESTREPO, étudiante en Master 2 « Dynamique et Emergence des Maladies Parasitaires et Infectieuses» à l’université de Montpellier II.
Aedes aegypti est le seul moustique vecteur reconnu des virus de la dengue et du Chikungunya en Guyane. En l’absence de traitement spécifique et de vaccin, la stratégie de lutte contre ces maladies repose essentiellement sur la lutte anti-vectorielle, basée en grande partie sur l’utilisation d’insecticides. En Guyane, la deltaméthrine a été largement utilisée comme adulticide pendant plus d'une décennie. Une résistance des vecteurs à cette molécule est aujourd’hui observée sur l’ensemble du territoire. La résistance à la deltaméthrine a notamment été associée aux mutations V1016I et C1534F présentes sur le gène codant pour le canal sodium voltage dépendant.
Les mécanismes responsables de cette résistance ont été étudiés dans les populations d'Ae. aegypti prélevées en 2013 et 2014 dans sept zones à risque élevé de transmission ayant fait l’objet d’actions de lutte antivectorielle par les pouvoirs publics au cours des dernières années. Des tests insecticides in vivo ont été effectués en vue d’évaluer les niveaux de résistance des populations de moustiques à la deltaméthrine. La présence et la répartition spatiale et temporelle des mutations V1016I et F1534C, liées à la résistance aux pyréthrinoïdes, ont par ailleurs été étudiées par les techniques de biologie moléculaire. Toutes les populations d’Ae. aegypti testées ont montré un fort niveau de résistance à la deltaméthrine.